Pascal Monteil
À la merci du soleil, du 6 juin au 6 septembre 2020


« Pascal Monteil est né pour la dernière fois à Nîmes en 1968. Il a été auparavant tisserand à Tabriz, céramiste à Kyoto, peintre d'icônes à Istanbul ou batelier à Calcutta. Jérusalem et Vienne vivent encore en lui. »
Pour l’artiste rompu à l’exercice des ateliers d’écriture (en tant qu’enseignant à l’école des Beaux-Arts Municipaux de Paris), la broderie est devenue un champ naturel d’expression où histoires et mythologie régionales prennent vie en lien avec les papes, la nature et des couleurs solaires.
Aujourd’hui, Pascal Monteil ne s’exprime que sur des toiles de chanvre du xixe siècle : il y tisse des fils anciens qui se muent en « gouache, aquarelle, glacis, huile épaisse, charbon de bois », selon Christian Lacroix.
On voit apparaître une tapisserie « pénélo- péenne », un kaleïdoscope d'images à la poésie intense où se détachent des processions, des exils, des poètes habités, des barques pour prophètes et des papes défaillants sous le poids des fleurs. L’art de Pascal Monteil convoque le génie de Van Gogh, Morandi ou Giotto et appartient déjà à l’histoire créative de la ville. On chemine dans cet univers tremblant comme dans les ruines de souvenirs très anciens ; on s’y sent émerveillé et à l’abri.
De son ami Pascal Monteil, Christian Lacroix dit « j’ai été ébahi il y a quelques saisons en découvrant (...) sa tapisserie, un artisanat énergique et musclé, presque martial, qui n’a rien de l’ouvrage de dames. Une tapisserie
qui s’affirme bel et bien peinture. Où la toile est un drap de chanvre, un drap de nonne, où les pinceaux sont acérés et perçants puisque ce sont des aiguilles, où la couleur à même le tube, en coulures de laine brutes est le fil »